Récupération de l'eau de ruisselement des parkings
Gouvernance & résilience
Économie durable
Dynamiques sociales & culturelles
Gestion des ressources
Objectifs
OPTIMISER la gestion de la ressource en eau dans un contexte de raréfaction.
VALORISER une ressource déjà présente (eaux pluviales) pour limiter les prélèvements en eau potable ou de nappe
RENFORCER la résilience hydrique du domaine skiable, en sécurisant les besoins en eau pour la neige de culture.
RÉDUIRE l’impact environnemental des parkings (imperméabilisation des sols, pollutions diffuses).
Budget
temps nécéssaire
50 000 à 300 000 €
12 à 24 mois
Qui s'implique ?
Les élus communaux, les services techniques (eau, voirie, urbanisme), l’opérateur du domaine skiable, les bureaux d’études hydrauliques, les exploitants des parkings, les maîtres d’œuvre, l’Agence de l’eau, la DREAL, les acteurs environnementaux.
Les points de vigilance !
* Qualité de l’eau récupérée : indispensable d’intégrer un prétraitement (décanteur, filtre à hydrocarbures, séparateurs d’huile).
* Cadre réglementaire : se référer au Code de l’environnement (loi sur l’eau), aux préconisations de l’Agence de l’eau, de la DREAL et aux SAGE.
* Dimensionnement : le volume du bassin doit être ajusté à la fois à la fréquence/intensité des pluies et aux besoins en neige de culture.
* Intégration paysagère : privilégier des ouvrages semi-enterrés, végétalisés ou mutualisés avec des espaces de rétention existants.
* Acceptabilité : associer les citoyens, notamment sur les enjeux paysagers et la valorisation du projet comme levier de transition.
LEs étapes
Étape 1
Lancer une étude hydraulique du site pour quantifier les volumes récupérables, définir les potentialités de stockage, les usages envisageables et les contraintes techniques.
Étape 2
Prioriser les grandes surfaces imperméabilisées en pente, non végétalisées, disposant déjà d’un réseau d’écoulemen
Étape 3
Mettre en œuvre des caniveaux, avaloirs ou fossés collecteurs, raccordés à un système de rétention ou de stockage (bassins, citernes, cuves enterrées…).
Étape 4
Prévoir une conduite technique pour transférer l’eau stockée vers le réseau de neige existant, ou vers un nouveau bassin tampon.
Étape 5
Intégrer une station de prétraitement modulaire en fonction de la qualité de l’eau (hydrocarbures…).
Étape 6
Planifier un entretien régulier : curage, nettoyage, inspection visuelle et entretien des filtres.
témoignage :
Qui êtes-vous ?Je m’appelle Pierrick Amizet, je suis responsable du service des pistes depuis une douzaine d’années sur une station Rousses. Je travaille en lien étroit avec les équipes techniques, les exploitants et les services de la collectivité sur tout ce qui touche à la gestion de la neige, la sécurité, et depuis quelques années, à la ressource en eau.
On s’est dit : et si on captait une partie de cette eau, qui est déjà là, sur place, pour la réinjecter dans notre réseau de neige de culture ? Cela permettrait de soulager la ressource naturelle, tout en augmentant notre capacité à produire au bon moment.
Une pression croissante sur les prélèvements directs dans les cours d’eau.L’idée est venue d’un constat assez simple : à chaque gros épisode de pluie ou de fonte rapide, les parkings déversent des volumes énormes d’eau vers les bas de vallée, sans valorisation. En parallèle, on sait que nos besoins en neige de culture sont tendus en début et en fin de saison, avec une pression croissante sur les prélèvements directs dans les cours d’eau.
On s’est dit : et si on captait une partie de cette eau, qui est déjà là, sur place, pour la réinjecter dans notre réseau de neige de culture ? Cela permettrait de soulager la ressource naturelle, tout en augmentant notre capacité à produire au bon moment.
Une étude hydrologique On a commencé par une étude hydrologique sur deux grands parkings en pente. On a identifié le potentiel de ruissellement, les points bas naturels, et la faisabilité technique. Ensuite, en lien avec un bureau d’étude, on a installé un système de collecte avec caniveaux, décanteurs et séparateurs d’hydrocarbures, puis un petit bassin tampon semi-enterré.
L’eau est ensuite pompée vers une conduite qui rejoint la retenue d’altitude existante. Elle suit le même circuit que l’eau “classique” du réseau de neige.
C'est un vrai plusC’est encore récent, mais sur deux hivers, on a pu stocker entre 8 000 et 12 000 m³. Ça ne couvre pas l’ensemble des besoins, mais c’est un vrai plus. Surtout, ça nous donne une petite marge d’autonomie supplémentaire lors des déclenchements précoces.
Autre aspect positif : on a réduit les écoulements directs vers le torrent en aval, ce qui a été bien perçu par les riverains. On a aussi appris à mieux surveiller la qualité de l’eau issue du ruissellement.
Des difficultés : "L’acceptabilité"Oui, forcément. La première, c’est l’acceptabilité : il a fallu rassurer sur le fait qu’on n’utilisait pas de l’eau “sale”. On a mis en place un protocole d’analyse régulier, qui montre que l’eau est conforme après filtration. Deuxième point, c’est l’entretien : les grilles doivent être nettoyées, et le décanteur vidé au moins une fois par saison.
Enfin, il a fallu que les équipes internes s’approprient cette logique nouvelle : on n’est plus juste sur de l’exploitation de neige, mais sur de la gestion de l’eau, presque de l’hydraulique urbaine !
Commencez par une zone testMême un petit parking peut être révélateur. Et ne le voyez pas comme un gadget technique : c’est un vrai levier de transition, qui combine adaptation au climat et sobriété hydrique.
Ce qui a marché chez nous, c’est d’avoir travaillé en transversal : pisteurs, hydrauliciens, élus, tous autour de la table. C’est comme ça qu’on avance sur ces sujets complexes.