VALORISER le patrimoine naturel et paysager en favorisant une approche respectueuse du milieu.
ÉTALER la fréquentation dans l’espace et le temps, et désengorger les secteurs saturés.
Budget
temps nécéssaire
20 000 € et 150 000 €
12 à 24 mois
Qui s'implique ?
• Les collectivités territoriales (mairie, EPCI)
• L’Office de tourisme
• Les accompagnateurs en montagne, guides de haute montagne, écoles de ski
• Le gestionnaire du domaine de montagne
• Les associations sportives et clubs de ski alpinisme
• Les services environnementaux (Parc, ONF, réserves naturelle…)
• Les hébergeurs, restaurateurs, prestataires locaux
Les points de vigilance !
• Sécurité : formation obligatoire des pratiquants, signalisation avalanche, balisage clair, déclenchements contrôlés si besoin.
• Cohabitation des usages : éviter les conflits avec le ski alpin, les zones de protection faune/flore ou les circuits piétons.
• Réglementation : certaines zones nécessitent des autorisations spécifiques ou des conventions avec les propriétaires et gestionnaires fonciers.
• Accessibilité : veiller à proposer une offre adaptée à différents niveaux techniques, avec des départs bien identifiés.
• Pérennisation : prévoir l’entretien des itinéraires, des panneaux et la coordination entre acteurs dans la durée : envisager la création d’un comité de pilotage avec au moins 2 rdv annuels (avant et après la saison).
LEs étapes
Étape 1
La première étape consiste à recenser les attentes des pratiquants et des acteurs locaux afin de mieux cerner les besoins. Avec l’appui des guides, écologues et du domaine skiable, il s’agit d’identifier les zones pertinentes pour le ski de randonnée tout en croisant ces choix avec les contraintes environnementales et sécuritaires.
Étape 2
Une fois ce travail réalisé, plusieurs circuits peuvent être retenus, allant de l’initiation au niveau confirmé. Ces itinéraires sont ensuite intégrés aux outils de la destination : plans de pistes, cartes touristiques et applications spécialisées.
Étape 3
Des départs aménagés (totems, panneaux pédagogiques) sont installés afin de rendre l’offre visible et attractive. Le balisage hivernal, discret mais clair, est mis en place et intégré dans la gestion quotidienne du domaine skiable pour garantir lisibilité et sécurité.
Étape 4
Le ski de randonnée est valorisé dans des produits adaptés : création de forfaits spécifiques (par exemple un forfait rando-piste sécurisé ou avec accès partiel aux remontées), développement de packs découverte incluant initiation et nuitée, et partenariats avec hébergeurs ou restaurateurs pour proposer des séjours thématiques.
Étape 5
L’office de tourisme et les structures encadrantes comuniquent régulièrement des sorties encadrées, journées d’initiation et ateliers pratiques. Ces temps forts permettent de sensibiliser les pratiquants à l’autonomie, à la sécurité (formation DVA, nivologie) et au respect de la faune et de l’environnement montagnard.
Étape 6
L’action est soutenue par une communication multicanale : campagnes via l’OT et la station, mise en avant sur les réseaux sociaux, newsletters et relais par des ambassadeurs locaux. Les itinéraires peuvent aussi être intégrés à des événements existants. Enfin, un suivi régulier est assuré grâce à des outils de retour (QR codes, enquêtes, comptages) et à des ajustements annuels en concertation avec l’ensemble des acteurs impliqués.
témoignage :
Quel est le contexte à Arêches-Beaufort ?Je suis adjoint au responsable du service des pistes à Arêches depuis bientôt 10 ans. On est une station qui a toujours eu une forte identité montagne, avec des liens solides au territoire et à l’agriculture. Depuis quelques années, on voit une montée en puissance du ski de randonnée, en particulier chez les jeunes, les locaux et une clientèle en quête d’expérience plus douce.
Pourquoi avoir structuré une offre dédiée ?Le ski de rando existait déjà, mais de façon informelle. Cela posait des problèmes de sécurité, de cohabitation avec le ski alpin, et de dégradation de zones sensibles. On avait des remontées régulières sur des itinéraires non sécurisés ou des conflits d’usages.
L’objectif était double : offrir un cadre clair et sécurisé pour les pratiquants, et valoriser l’identité montagne du site, sans suréquipement. On voulait garder l’esprit sauvage, mais le rendre plus accessible.
Comment avez-vous mis en place l’action ?On a commencé par un repérage terrain avec les guides et pisteurs, pour identifier des parcours réalistes, à différents niveaux. Ensuite, on a travaillé avec un bureau d’étude et le Parc naturel régional du Beaufortain pour éviter les zones à forts enjeux faune-flore.
On a balisé deux itinéraires permanents, avec des totems de départ, des panneaux explicatifs et une signalétique discrète. L’un est familial et passe en forêt ; l’autre en altitude, avec un petit dénivelé engagé.
Quels retours avez-vous observés ?Très positifs. Les pratiquants apprécient de ne plus avoir à improviser leur sortie. Il y a une vraie montée en compétence : les gens se forment, se renseignent, utilisent le matériel de sécurité. Et du côté des professionnels, les guides ont trouvé une nouvelle offre à proposer, notamment sur les créneaux de faible fréquentation.
Enfin, cela nous permet de mieux répartir la fréquentation sur le domaine, en réduisant la pression sur certaines pistes et en valorisant des zones peu fréquentées.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres stations ?Commencez par une phase d’écoute terrain, avec les guides, les pratiquants et les associations. Et surtout, ne cherchez pas à tout baliser : gardez une part de “liberté”, mais structurez ce qui est nécessaire pour la sécurité et la lisibilité.
À Arêches, ça a renforcé notre image de station “montagne vivante”, connectée à son territoire, capable d’innover sans bétonner. C’est une démarche de fond, pas juste un produit de plus.
Des points d’attention à partager ?Oui. Le premier, c’est la maintenance : même un balisage léger doit être entretenu, vérifié après chaque chute de neige. Le second, c’est la pédagogie : il faut expliquer que ces itinéraires ne remplacent pas une formation à l’autonomie en montagne. Ce n’est pas du ski alpin sécurisé.
Et enfin, la cohabitation avec les autres pratiques (raquettes, alpin, faune sauvage) reste un enjeu. On doit travailler en coordination avec tous les acteurs du territoire.