RÉCOLTER du miel : pour le partager entre amis et en famille, l’offrir à des organisations caritatives locales ou le vendre
PROTÉGER la biodiversité en favorisant les pollinisateurs
FORMER : les membres à l’entretien des ruches et à la récolte du miel
SENSIBILISER à la nécessité de protéger les abeilles (événements grands publics, visites avec les écoles…)
Budget
temps nécéssaire
2 500 €
3 à 9 mois
Qui s'implique ?
Un ou plusieurs apiculteur-ice(s) bénévole(s), des citoyens novices ou expérimentés, l’école.
Les points de vigilance !
Choisir une colonie d’abeille qui ne fait pas “concurrence” aux colonies endémiques élevées alentours (abeilles noires, par ex.).
Définir un-e référent-e du rucher au plus tôt
Planifier minutieusement : se donner des rendez-vous réguliers pour gérer le rucher
LEs étapes
Étape 1
Trouver un terrain : ensoleillé, protégé du vent et facilement accessible pour les membres. Connaitre les ruchers professionnels alentours. Obtenir les autorisations nécessaires auprès des autorités locales = compter 2 à 5 réunions
Étape 2
Recruter des membres (apiculteurs amateurs ou professionnels, et des personnes novices motivées). Communiquez sur ce nouveau collectif : réunion d’information, réseaux sociaux, affiches, bouche à oreille, flyers et/ou porte-à-porte autour du futur rucher…
Étape 3
Établir le protocole d’entretien des ruches, les règles de récolte du miel, la sécurité et l’hygiène.
Communiquer clairement ces règles à tous les membres du rucher (charte, affichettes…).
Étape 4
Acquérir le matériel nécessaire : les ruches, les outils d’apiculture, les combinaisons de protection, les enfumoirs, les pots, etc.
Étape 5
Installer et entretenir le rucher : assurer la santé et la sécurité des abeilles : planning de vérification régulière des ruches, gestion des parasites et des maladies, récolte du miel et formation des membres.
Étape 6
Faire vivre le rucher collectif : organiser des événements et activités pour sensibiliser les citoyens au rôle des abeilless (visites de ruchers, ateliers, conférences…)
témoignage :
Qui êtes-vous ?Je m’appelle Philippe Bernard, élu à la commune de Lans-en-Vercors, délégué au Parc naturel régional du Vercors. Je suis référent du rucher collectif de Lans-en-Vercors et également de l’Atlas de la Biodiversité Communale. Passionné par les abeilles, issu d’un milieu rural et agricole, membre d’associations d’apiculteurs, je me suis investi dans ce projet depuis sa naissance, il y a 7 ans.
Pourquoi ce projet ?Déjà, j’avais pas mal de gens qui me sollicitaient, beaucoup de questions à droite à gauche, je savais qu’il y avait une forte demande. Si l’on fait une photo de Lans-en-Vercors il y a 50 ans, les ruches étaient présentes dans toutes les fermes. Les abeilles assuraient la pollinisation sur tout le plateau. Et j’ai remarqué que ce n'était plus le cas, c’est ce qui m’a motivé à me lancer dans ce projet de rucher collectif pour retrouver cet écosystème présent il y a un demi-siècle sur Lans-en-Vercors. C’était plus rapide que nous le pensions, en une dizaine d'années il y avait des ruches dans tous les hameaux du village. Aujourd'hui, le rucher collectif compte une trentaine de ruches.
Il était une fois un rucher collectif...On a démarré avec un petit groupe de 3 apiculteurs, au départ on était dans mon terrain à la maison avant d’avoir un emplacement communal. C’était un petit noyau. Puis le bouche à oreille nous a permis de recruter du monde. Ensuite, les newsletters de la commune ont permis d’essaimer le projet, de le faire connaître et de regrouper les personnes curieuses de s’investir autour du rucher collectif. Avec un coup de newsletter, on voyait à chaque fois des nouveaux arrivants dans le projet.
Et puis à Lans-en-Vercors, on marche en “collectif”, avec une forte présence des associations permettant de faciliter les échanges sur les sujets environnementaux.
Une organisation digne d'un rucherOn communique en interne sur un groupe whatsapp “Rucher” qui rassemble tous les gens impliqués dans le projet de rucher collectif. Cela nous permet d’avoir toutes les informations des gens du rucher pour savoir qui fait quoi à quel moment, qui a besoin de tel ou tel matériel etc…
En parallèle, j’ai créé un autre groupe whatsapp “Vercors” plus large ouvert à toutes les personnes impliquées dans la pratique de l’apiculture sur le plateau du Vercors. Des informations comme la présence du varroa, l’organisation de réunions collectives sont partagées !
Quelques investissements Il y a le matériel collectif avec principalement ce qui touche à l’extraction de miel (extracteur, maturateur) qui a fait l’objet d’un investissement collectif à hauteur de 15/20 euros par personne. On fait tourner le matériel sur le mois de juin. Ensuite, concernant les ruches et les essaims, ce sont des investissements personnels.
Et pourtant cela ne nous a pas arrêté... Le principal frein a été de trouver le terrain communal : à l’abri du vent, plutôt bien ensoleillé, pas trop humide (car les abeilles n’aiment pas trop l’humidité) et puis surtout accessible !
Au début, on avait proposé un terrain qui était globalement inaccessible car très escarpé. Or, si l’on veut que des personnes ayant du mal à se déplacer soient intégrées au projet alors il faut penser à cela en amont. Pour plus de praticité, notre terrain est accessible en voiture.
Une autre difficulté est la menace potentielle du frelon asiatique, une espèce exotique envahissante, dont l’impact est vraiment préjudiciable pour les abeilles. Pour travailler avec cette “menace”, on organise régulièrement des formations sur le rucher notamment pour permettre une bonne gestion sanitaire du rucher.